Le Jour du Seigneur
Étude sur l’expression « kyriaké hēméra »
Introduction
L’expression « jour du Seigneur » (kyriaké hēméra) est apparue pour la première fois vers la fin du deuxième siècle pour désigner un jour appartenant exclusivement au « Seigneur » (kyrios). Puisque le dimanche a été traditionnellement considéré par beaucoup de chrétiens comme un jour dont le Christ est le Seigneur, je vais essayer de vous expliquer quelques détails concernant ce sujet avant de commencer mon projet en 2026 sur le livre Du sabbat au dimanche.
Le Christ et l’expression « Seigneur du sabbat »
On ne rencontre pas l’expression « Jour du Seigneur » parmi les paroles du Christ dans les Évangiles. Cependant, dans les Synoptiques, on trouve une formule proche : « Seigneur du sabbat » (kyrios tou sabbatou), expression employée par le Christ à la fin d’une discussion avec les pharisiens sur les activités que l’on peut légalement exercer le jour du sabbat.
Les interprétations controversées
Plusieurs auteurs ont cherché à établir un lien de cause à effet entre le fait que le Christ se déclare « Seigneur du sabbat » et l’institution du dimanche comme « jour du Seigneur ».
Mosna affirme que le Christ « se proclame lui-même Maître du Sabbat précisément pour libérer l’homme de certains fardeaux purement formalistes et devenus superflus, comme le Sabbat » (voir Storia della domenica, p. 174). Pour lui, cette parole du Christ manifeste l’intention d’instituer un nouveau jour de culte.
Scott interprète cette phrase du Christ comme une référence implicite au dimanche : « Il est le Seigneur du Sabbat, et dans cette formule citée par les trois synoptiques, il y a une référence indirecte au jour du Seigneur : le Christ, en tant que Seigneur, choisit son propre jour » (voir « A note on the word KYRIAKE in Rev. 1:10 », NTS 12, 1965, et The Lord’s Day. A Theological Guide to the Christian Day of Worship, 1972, p. 43).
Il existe de nombreuses citations pour tenter d’instaurer ce nouveau culte, mais je vous laisse les découvrir à partir de 2026 sur RFM2ATV.
Réponse biblique : le vrai sens de « kyriaké hēméra »
Maintenant, je vais répondre concrètement à cette interprétation concernant hē kyriaké hēméra !
Le contexte de l’apôtre Jean
Comme je vous l’ai dit, Jean était juif. C’est vrai qu’il se trouvait sur l’île de Patmos. Mais il faut comprendre que cette expression s’enracine dans plusieurs vérités bibliques fondamentales :
- Premièrement, elle s’enracine dans l’Ancien Testament (le Canon juif, Tanakh) où le sabbat est appelé « LE JOUR DE REPOS » (Exode 20.10).
- Deuxièmement, Jésus s’est déclaré le Seigneur du sabbat (Matthieu 12.8). Dans le texte parallèle de Marc 2.28, c’est en tant que Fils de l’homme qu’il se donne comme Seigneur du sabbat, et Jean a effectivement eu une vision du Fils de l’homme (Apocalypse 1.13).
- Troisièmement, un thème fondamental de l’Apocalypse est celui de l’adoration adressée à Dieu seul, et de l’obéissance à ses commandements face aux pouvoirs adverses (Apocalypse 12.17 ; 14.12).
L’opposition au culte impérial
Il est fort possible que, par opposition au pouvoir impérial qui se servait du mot kuriakos pour désigner les choses appartenant à l’empereur (kurios), Jean ait forgé une formule qui indique de façon subtile que le Seigneur du ciel a aussi son jour particulier (voir R.H. Mounce, The Book of Revelation, p. 76).
Le sabbat comme marque de fidélité
À savoir : l’observation du sabbat a très bien pu être pour les chrétiens, à la fin du premier siècle, une marque de fidélité au seul Seigneur qu’ils voulaient vénérer (Apocalypse 17.14 ; 19.16 : « Seigneur des seigneurs »), en sachant que le dimanche occupait déjà une place de choix dans le culte impérial.
Réflexion spirituelle
Pour finir, je vous laisse avec ce message du Pasteur Vola en malgache (je tiens à le garder dans sa langue originale) :
« Ny mpino izay mahatakatra ny foto-pisainan’ny Baiboly dia tsy handray ny didin’Andriamanitra ho enta-mavesatra na faneriterena, fa handeha amin’ny finoana: mitombo amin’ny fitiavana, fanetren-tena, sy fahamasinana amin’ny herin’ny Fanahy Masina. »
Un message à méditer profondément.
Analyse détaillée : que signifie « kuriakē hēmera » dans Apocalypse 1.10 ?
Le texte dit : « Je fus ravi en esprit au jour du Seigneur… »
Sens linguistique
- kuriakē : adjectif signifiant « appartenant au Seigneur »
- hēmera : « jour »
Donc : le jour appartenant au Seigneur.
Le « jour du Seigneur » = le sabbat
Pourquoi le « jour du Seigneur » désigne-t-il le sabbat ? Voici les preuves bibliques :
- Dans l’Ancien Testament, le sabbat est constamment appelé le jour de l’Éternel (Exode 20.10 ; Ésaïe 58.13).
- Jésus déclare explicitement : « Le Fils de l’homme est Seigneur du sabbat » (Marc 2.28).
→ Ce jour « appartient » littéralement au Seigneur.
Conclusion
L’expression « jour du Seigneur » (kyriaké hēméra) dans Apocalypse 1.10 ne fait pas référence au dimanche, mais bien au sabbat, le septième jour de la semaine. Cette interprétation s’appuie sur :
- L’enseignement de l’Ancien Testament sur le sabbat
- La déclaration de Jésus se proclamant Seigneur du sabbat
- Le contexte de l’Apocalypse centré sur l’obéissance aux commandements de Dieu
- L’opposition au culte impérial romain
Le sabbat demeure le jour qui appartient véritablement au Seigneur, un signe de fidélité à Dieu et d’obéissance à ses commandements.
Pour plus de détails, suivez le projet 2026 sur RFM2ATV
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